1. |
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[Couplet]
Tricard dans les SMAC et number one dans les squats
C’était pas gagné pour être intermittent du pestacle
J’prenais la tête sur des principes qui participent à la débacle
Quand je serai grand je serai mort et j’en aurai plus rien à battre.
Tu remplis pas de stades avec l’accent de la Sarthe
Et tu fais pas de thune en agissant de la sorte
Quelques biffetons certes, je me plains pas de mon sort
Je me fous des cases et des cercles, alternatifs et consort.
Je remplis les salles de concert avec ce nouveau costume
Depuis que je tourne un hologramme pour jouer mon album posthume
Dire que j’ai galéré 10 ans qu’ils suffisait d’y penser
Le succès c’est super simple si t’as pas peur d’y passer
Depuis que je suis décédé, j’vends dix fois plus de vinyles,
Des rimes faciles, de Cds à des ados juvéniles
Les internettes ont vus les RIP et les hommages se succéder
On aime les gens après leur mort, tu connais le procédé.
J’étais trop ou pas asse radical, trop ou pas asse hardcore
Pas assez rentable, trop expérimental et que sais-je encore
Avant mon son était chelou maintenant j’suis révolutionnaire
Avant mes phrases étaient trop longues maintenant j’suis visionnaire.
Avant j’étais pas bankable, j’étais seulement bancal
Attablé au bar local comme un poisson dans son bocal
J’suis pas fier de tous mes sons je dis pas ça amèrement
J’ai peut-être fait de la merde mais je l’ai fait honnêtement.
Je me suis jamais vu faire autre chose, aussi loin que je me souvienne
Le jeu de minot était devenu mon oxygène
J’avais commencé si jeune que c’était dans mes gènes
Les jobs étaient des gênes temporaires, anxiogènes mais alimentaires
Et puis le temporaire devient permanent
J’étais le citoyen parfait tu sais celui qui serre les dents
Qui dit « j’veux pas le faire » mais qui enfile les gants
J’ai pas vécu de mon rap… j’ai vécu mon rap.
J’ai fait des affiches un peu classe, partagé quelques belles scènes
Parce que les privilèges de race existent aussi dans le rap game
Quand tu dis « j’aime pas trop le rap mais toi c’est différent »
En vérité j’entends : « on t’apprécie parce que t’es blanc »
J’ai sans doute loupé le coche et suis resté sur la touche
Mais j’ai gardé ma dignité et ciao les racistes de gauche.
Mais un cadavre qui parle ça génère de l’argent
L’indifférence devient de l’intérêt, la mort excite les gens.
On s’est crachés dessus de face mais c’est oublié depuis
Et les rancunes deviennent des traces de craie sous la pluie
Tu sais clamser t’inscrit direct dans le rang des braves
Donc tous les magazines pacaves on commencé à kiffer grave
Tout ceux qui snobaient ma révolte parce qu’elle était pas assez cool
Pas assez parisienne, pas assez tatouée, pas assez grosse bamboule
Tout ceux qui me faisaient gerber veulent me déposer une gerbe
Et toutes les petites putes de hipster se mettent à fantasmer sur ma b-b-b-b-barbe !
Tricard de mon vivant
Rappeur de mauvaise, un à zéro pour le moulin à vent.
En vrai je me faisais vieux, ou plutôt je me sentais vieux
Face aux Mcs qui portent du slim j’étais décalé d’entrée de jeu.
Recalé dès le début du paragraphe
J’ai mordu le Léviathan mais la tâche est trop ardue
Ma carrière entière se résume à mon épitaphe :
« Celui qui se tire des balles dans le pied risque la balle perdue ».
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2. |
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Parano ? je sais pas... mais j’suis pas rassuré
Un sang d’encre, globules noirs, mes veines vont se fissurer
Mes semblables, sont logés comme des êtres inférieurs
Ouais sans blague : ministère d’la menace intérieur.
Pedigree d’sac à merde, parles-en à Gérard Collomb
Qui construit la colère comme une demeure de colon
Du rouge sur le drapeau du sang sur le territoire
Des migrants, des Zadistes, et d’grands projets dérisoires.
Prend pas le train, c’est grève ! à Notre-Dame prend l’avion
Écrase-toi, ta start-up, ta carrière, ta nation
Tes cotises transformées en putains d’charges patronales
T’auras plus qu’à crever quand ils fermeront l’hôpital.
[Refrain]
Des rivières de rancune se jettent dans l’océan
Les rizières, les lagunes, des montagnes, de néant
Et ta proie met les bouts à portée de ton bras
Mais tu crois qu’on sera où quand la bombe tombera ?
Un système qui produit, qui détruit, qui survit
S’entretient en roue libre, capitalise sur ta vie
Tes arrêts maladie, ton burn-out, ton suicide
Tes enfants sans avenir, mais surtout reste impassible.
Y a Ruquier, Hannouna pour ânonner des trucs nazes
Pour bêler comme des truies, t’agresser sans trucage
Et tu danses toute la nuit et tu danses c’est gravos
C’est la droite, c’est la gauche… t’es d’vant Roland Garros
[Refrain]
Donald Trump, Kim Jong Un et Macron sur un radeau
Blague de merde y a pas de chute, c’est ton salon qui prend l’eau
Tes poumons qui étouffent, ça doit être ça le ruissellement
Demande à la poussière : le monde entier rit salement
J’suis perdu, sincèrement, j’sais plus à qui je m’adresse
J’suis un mec, je suis blanc, je sais même plus qui j’oppresse
Mais rien n’presse, reste tranquille, j’te jure que le monde est lent
Je sais qu’il faut sauter mais j’ai pas pris mon élan.
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3. |
le mangeur de joie
03:48
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[Intro]
Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout
Parce que je sais que le mal est partout…
Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout
Parce que je sais que le mal est partout…
Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout
Parce que je sais que le mal est partout…
Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout
Parce que je sais que le mal est partout…
[Refrain 1]
J’ai pas de plan d’évasion convaincant
Avec mon clan, évasif, en vase clos
En rase campagne ou en ville gros, j’garde mon accent
Reclus comme Élysée j’écoute du saxo…
J’ai pas de plan d’évasion convaincant
Wu-tang-clan, évasif, en vase clos
Je recouvre mon corps de couvertures de frissons
Reclus comme Elysée j’écoute du son
[Couplet]
Il ressemble à l’orage au mois d’août
Je l’ai appelé Gino, je te présente mon burn out
Il aurait pu s’appeler Georges ou Jean, en fait j’en ai rien à foutre
Gino m’a coupé les jambes… outch !
Maintenant je marche sur les mains, je vais nulle part
Javelot dans le torse, j’avale des pilules
Je rase mon pelage du crâne, cours des km,
brûle la cellulite, Gino me mets dans une cellule.
Il ressemble à la neige en Février,
Mal placé, verglacé, Gino m’a fait vriller
Y a plus de couronne je suis le roi de rien j’ai eu la fève… riez
Sur les lèvres, dans mes veines, de l’encre, criez !
J’ai dis « va crever » à Gino, il m’a dit « toi d’abord »
J’ai pas su quoi répondre, à part : « Gino t’as pas tort »
Mais j’ai ma vie, ma fille, ma meuf, mon taf, mes trucs, tu sais…
J’peux pas crever comme ça, j’ai un crédit c’est compliqué...
Il ressemble au vent sans en avoir l’air
Gino c’est pas ta mère, il prépare pas des tupperwares
Gino rempli ton verre et vide des boites de clous dans ton plumard
Mais tu t’en rends compte que plus tard, quand tu crois qu’t’as plus mal
Gino aime le chatterton
Conduit comme Ayrton Sena et s’en balek si tu t’cartonnes
Gino kiffe le goût du sang, ainsi que celui du café tiède,
C’est désolant, ce gars fait tièp dis-je en me maudissant.
à la tienne, Je m’arrime aux liens qui me tiennent, ça rime à rien,
Je vide des verres, pense à la vie de Patrick Dewaere, parle à ma bière
Répond au vide qui me dévore, je vis pas la vida loca
J’repeint les murs de mon décor, j’évite le dédale local
Les rues de la ville défilent à ma fenêtre et je suis en sécurité
…tant qu’aucun humain ne sonne.
J’ai dis bonjour ma vieille amie, l’obscurité
Elle m’a répondu : tu sais, je n’suis l’amie de personne
[Refrain 2]
J’ai pas de plan d’évasion convaincant
Avec mon clan, évasif, en vase clos
En rase campagne ou en ville gros, j’garde mon accent
Reclus comme Élysée j’écoute du saxo…
J’ai pas de plan d’évasion convaincant
...évasif, en vase clos
Je recouvre mon corps de couvertures de frissons
Reclus comme Elysée j’écoute du son
[Outro]
Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout
Parce que je sais que le mal est partout…
Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout
Parce que je sais que le mal est partout…
Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout
Parce que je sais que le mal est partout…
Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout
Parce que je sais que le mal est partout…
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4. |
valetudo
03:07
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[Refrain]
Ce soir ne danse pas jusqu’au bout de la nuit
Ce soir n’oublie pas tes soucis
Ce soir ne lève pas ta main en l’air
Ne vient pas t’ambiancer sur le son des caisses-claires
Ce soir ne shake pas ton booty,
Vomi ta MD, move pas ton body
Ce soir ne shake pas ton booty,
Vomi ta MD, move pas ton body
Pas de turn up
Pas de turn up
Pas de turn up
Pas de turn up
[Couplet 1]
La fête est fini c’est un fait (ha bon?)
c’est l’heure de la fuite les tauliers sont refaits
L’humeur à la mer, fait de l’humour amèrement
Ici c’est le Mans, y a pas l’océan.
Secoue tes factures comme un polaroid
Take a picture et danse comme un droïde
C’est bizarroïde mais t’es pas ridicule
Personne n’a cure des chorées radicales.
T’as sorti la sape c’est super (huh)
Le sourire à tomber par terre (boum)
Lâche du liquide pour consommer liquide
Lâche du liquide pour consommer de la poudre.
(ha) Gare au coup de foudre (quoi?)
T’as pas trouvé l’amour t’étais pas venu pour ça
(non) Odeur de foutre (ouch!)
Petite mort pas glamour mais demain ça passera.
Parle de rien avec n’importe qui
Bière à la main montre-nous tes canines
Les mâles ont la dalle et se lèchent les babines
Remuent la queue devant le cul de tes copines.
(Ho!) Interactions sociales
C’est comme ça qu’ça s’appelle (ha bon?)
La parole est belle mais le but un peu sale
Le noctambule est très patriarcal.
Vous parlez jamais mais ce soir vous êtes potes
Le bédo, la coke ça fait remonter ta côte
Des paroles en l’air et des rires (ha!)
Les lampadaires se font rare (il est tard)
Le regard hagard fini par te trahir
Les paroles s’égarent la drogue ou la bagarre
La vérité ne vaut rien (brrra)
La guerre est fini demain tu verras bien.
La fête recommence ce week end (yes!)
L’idée qui t’fais tenir la semaine (dur!)
Le même oubli dans le même verre d’alcool
Et l’hypocrisie pour te donner l’air cool.
[break]
Pas de turn up
Pas de turn up
Pas de turn up
Pas de turn up
[Couplet 2]
La fête recommence ce week end - ouais !
L’idée qui t’fais tenir la semaine - ouais !
Le même oubli dans le même verre d’alcool
Et l’hypocrisie pour te donner l’air cool.
Tu quittes la routine pour une autre routine
Apéro Mojito tabac dans la rétine
L’air hautain ? Tout dans l’art d’avoir l’air
T’as de l’or dans les mains, des dollars pour le bar.
La fête est fini puis la semaine recommence
Puis le week end recommence donc la fête recommence
T’es refais, tu commandes, reconnais toutes les têtes
Y a ton mec, y a ta meuf, y a ton ex, reconnecte.
C’est malsain, pas tant que ça, les excès ? t’attends que ça !
T’entends rien ? C’est exprès ! T’es pas frais ? c’est l’ecsta !
Tu te fous du couplet t’oublies tout quand tu danses
Et tu cacheras tes plaies pour pas gâcher l’ambiance
Tina Turner
Tina Turner
Tina Turner
Tina Turner
[Refrain]
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5. |
juste né là
04:00
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[Couplet 1]
T’as pas pris la Bastille,
Jamais de la vie t’as pris le maquis avec des fourches et des faucilles
C’est pas toi et tes potes qui a renversé la monarchie
T’as décapité personne, merci.
T’as pas bouté d’anglais dans une guerre de 100 ans
C’est pas dans ta tête que la voix de dieu s’entend
C’était pas toi sur le bûcher
C’était pas ton corps que les flammes sont venues lécher.
T’as pas perdu de membre à Verdun
T’as pas gerbé ton sang dans un coin de verdure
Mordu par un mortier, enterré dans ce merdier
Perdu ou fusillé, t’as pas eu à déserter.
T’as pas construit de tes mains les châteaux de la Loire
Ni les vitraux des cathédrales, ni écrit de grimoire
J’t’ai pas vu sur les photos pendant mai 68
Et quand tu chantes « on a gagné », mec, j’t’ai pas vu dans l’équipe.
T’étais non plus résistant
Risquant ton existence, les SS te pistant
T’as pas rejoint l’armée des ombres
Fait sauté des pont, t’es pas mort dans les décombres.
As-tu levé le glaive contre les légions Romaines ?
As-tu construit des grues pour ériger des dolmens ?
As-tu posé des pigments sur les murs de Lascaut ?
As-tu inventé le feu avec ton putain de drapeau ?
[Refrain 1]
Alors pourquoi tu dis « Nous » quand tu parles du passé ?
C’est l’histoire de ton pays, toi tu fais qu’le traverser
Pourquoi t’es si fier ? T’es ni Franc, ni gaulois
T’es français parce que t’es juste né là
[Couplet 2]
J’ai pas fait la guerre pour la paix de mon âme
J’ai pas massacré les hommes et violé les femmes
J’ai pas traversé Byzance avec mon escouade
Ni brûlé des villages en revenant des croisades.
J’ai pas affrété de navire à Nantes ou à St Malo
Descendu la côte Africaine remplir la cale de mon bateau
J’ai pas traversé l’Atlantique avec un chargement humain
Pour les vendre en Amérique comme des sacs de grain.
J’ai dénoncé personne en 42, 43
Ni des juifs, ni des homos, ni des roms, comme des rats
J’ai pas négocié Vichy comme une opportunité d’avancement
Et à la libération j’ai pas blâmé l’occupant.
J’ai pas colonisé ni volé de terres,
J’ai pas découpé l’Afrique avec une règle et une équerre
Ni torturé les résistants, ni endetté ces pays
J’ai pas communiqué avec des mallettes ou des treillis.
J’ai pas noyé d’Algérien dans les eaux croupies de la Seine
J’ai pas réprimé dans le sang la commune parisienne
C’est pas moi qui ai construit des bûchers pour les sorcières
Ni inventé la guillotine, ni fusillé des réfractaires
Est-ce que j’ai paumé Waterloo, puis mes hommes sur le front Russe ?
Est-ce que j’ai accusé à tort le capitaine Dreyfus ?
Est-ce que j’ai réprimé des grèves avec des armes létales ?
Est-ce que j’ai tué des militants avec des armes non-létales ?
[Refrain2]
Alors pourquoi je dirait « Nous » quand je parle du passé ?
C’est l’histoire de mon pays, moi je fais qu’le traverser
Pourquoi je serait fier ? J’suis ni Franc, ni Gaulois
J’suis Français ouais je suis juste né là.
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6. |
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[Couplet 1 : Sooolem]
Terminer mes devoirs pour lasser mes pompes,
Enjamber la fenêtre pour prendre l'air,
Envie de marcher vers ce petit lieu où je me sens bien.
Mes parents me disent que les adultes
s’oublient souvent et qu'ils ne souhaitent pas que plus tard,
J’emprunte le même chemin.
Je ne saisis pas tous ce qu'ils me disent.
Moi, je veux juste me retrouver dans cette forêt
à quelques lieues, non loin de chez nous,
Là où les arbres m'aident à monter ma cabane,
Un petit coin reculé où le calme
Me fait parfois perdre la notion du temps.
[Refrain x4]
[Sooolem]
Là où les monstres s'affrontent
[Monsieur Saï]
Les monstres existent, je les ai vus, ils ont les grandes jambes des adultes
[Couplet 2 : Monsieur Saï]
Petit garçon ne t’en va pas, regarde, la forêt danse autour de toi
Ici tout est à ta taille, à portée de vue à portée de bras
Attrape cette branche, goûte ce fruit, construit cette cabane, ce château fort
Ne ménage pas tes efforts, remonte tes manches une fois encore
Je sais que les comptines s’éloignent, que la barbe de papa devient grise
Que maman est souvent triste et que les jouets parfois se brisent
Tu veux grandir, tu as raison, tu veux rejoindre cet horizon
Où les grandes personnes paraissent libres et à l’abri des crevaison
Mais les grandes personnes trichent parce que les grandes personnes mentent
Reste à la barre de ta frégate, reste un pirate, tes rêveries sont importantes
Ne regarde pas devant toi, ne regarde pas derrière non plus
Regarde comme cette forêt est vaste et comme tu t’es déjà perdu
Regarde les branches dans la pénombre, petit garçon c’est ton monde
C’est ton lance-pierre et c’est ta fronde, c’est un vrai monstre que tu affrontes
Tu vas grandir ne t’en fais pas, un jour tes bras toucheront le ciel
Mais tu ne seras pas plus avancé car tu n’auras plus tes ailes.
[Refrain x4]
[Couplet 3 : Sooolem]
Les adultes, j'en serai, mais pour l'heure, je n'en sais rien !
Les adultes me fournissent mon pain quotidien
Et ces adultes, c'est les miens.
Comme ils me le répètent, ils ne sont juste que des terriens.
Pour moi, les grands, c'est du martien.
Je ne suis qu'un enfant et pour certain, un vaurien,
Peut-être bien !
Je ne saisis pas comment repousse la queue du saurien ?!!
Là seule chose dont je suis sur
C'est que nous : la jeunesse.
Elle n'est pas là pour rien !
[Refrain x4]
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7. |
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[Couplet 1 : La Main Gauche]
Accouchement dans la neige pour une jeune africaine
L’espoir d’un avenir radieux pour son fils grâce à l’école républicaine
Tour de manège, cabane, bisous dans le cou, bains publiques
Batailles rangées, Obi-Wan Pantalon troué, la roue
Pressé d’en découdre avant de prendre des coups
Devinette, course poursuite, skate patin à roulette
La plage, Martigues, Marseille avec les cous’
Estafettes, Paris, balade sur la petite ceinture,
Solex, Peinture, Amour et eau fraîche
La première ex.
Quelques Taffettes
Déplacement en bande complice pour affronter ce monde complexe, Légèrement éméché,
Apprendre à boire sans vomir
J’en avais assez d’attendre venir
Je cherche le chemin perché sur les toits de la ville
Je ne demandais rien à l’avenir sinon une partenaire pour bien vieillir
Je marchais de biais sans même imaginer atteindre la ligne d’arrivée
Drogue, alcool, et petite planche à billet
Des amis ont plié, pressés d’en finir
Absents omniprésents
Tout ou rien, croquer à pleine dents
Sans plan de secours, quitte à choquer l’assistance
Je crois m’être démarqué,
Les biens pensants brodent
Ravis par le mode de vie d’autrui
Espérant que la roue tourne à leur avantage
Convaincu d’avoir de la chance
J’ai pris de l’âge
Mourir peu m’importe, si je meurs vivant
De passage sachant qu’on m’attend au bout de même
Je n’ai rien vu venir
Mais content d’y être tout de même
[Couplet 2 : Monsieur Saï]
J'ai marché dans les rues, fais le mur et grimpé aux arbres
Mon arc et mes flèches, mon épée, agrippé à mes armes
J'ai gardé mon enfance comme si fallait rendre les larmes
Je vivais envoûté sous un charme, j'attendais que la vie commence.
J'habitais dans une antichambre, grandissais sous l'abribus
Mes dents croquant l'Haribo dans mon K-way, sous les cumulonimbus
Traînant mes guêtres dans ce département gris et verdâtre
J'aimais pas le foot et j'étais trop keus pour apprendre à me battre.
J'ai vécu l'école comme un collier de clébard,
J'en prenais et j'en jetais, j'apprenais pour plus tard
Dans ma tête y avait moi, le maître, et tout ce qui nous sépare
Si j’étais cassé quelque part, je voulais pas qu’on me répare.
Je voulais déjà partir, je voulais qu'on soit déjà plus tard,
Je me suis pas vu grandir mais j’attends toujours le top départ
Pourtant ma panoplie de pirate est trop petite pour moi
Dans mon anorak plus de jetpack , des échardes à cause de mon sabre de bois.
Putain j'ai une caisse, un job et un revenu,
je suis devenu adulte et personne m'a prévenu
Depuis j'ai plus que des souvenirs, voici la vérité nue, devenu vulnérable
Quelques photos d'adolescence à l'appareil jetable.
Ouais j'ai connu les premiers portables
mais toujours l'impression de vivre sur un siège éjectable
J'aurai voulu qu'on me tape sur l'épaule, ou qu'une fée vienne me pincer
« he petit, tu sais, ta vie, elle est déjà commencée ».
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8. |
rapattitude
05:42
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[Couplet]
J’écris en inclusive et j’accorde comme ça me chantonne
Exclue pas mes incisives du game mon rap est trop bonne
J’te cause au féminin cousine te sens pas vexe mec
C’est ma conjugaison qui se vaccine, j’te sens perplexe.
Extermination sommaire des grammaires de baltringues
Connard connaît le son de dingue qui te fais grimper à la tringle
Le gringalet roulait droit, SPX 103, walkman
Le son de mes dieux sans croix dans le IAWA made in Taiwan.
Les années nonante dans le 7.2.
Quelques boucles déconnantes sur cassettesuuu
J’copie les intros qui ont la drum, la basse et les cordes
Record, rewind, record, rewind, record.
Précision d’expert pour éviter les cassures
Si j’voulais poser mon couplet de 56 mesures
Ou 57, bref, un truc trop long, mais reste encore s’te plaît…
… j’ai un second couplet.
J’rappais pas dans le temps mais dans le tas
En détruisant la coupole la gueule dans le matelas
Fils de Crao mon gars, mon micro c’est le coutelas
Cliché pera, fiché caillera, c’est le chaos coupe là, écoute ça :
Soit réaliste, est-ce que j’ai la gueule du type qui va signer des contrats ?
T’sais quoi je suis pas sur la liste, tu me raconteras,
Je serai pas là je boycotterai, mal côté dans mon bistrot,
Je chanterai « Ne me quitte pas », c’est pas grave trop t’inquiète pas,
Le rap est mort ? Que dalle ! Il a la grande forme
Il a fait pas mal de thune, comme tout système il se réforme
Mieux avant ? Pire avant ? Laisse béton les paravents
Est-ce que tu fais du rap ou de la musique pour enfants ?
Pour en finir enfin avec vos fin de carrières
Ne kickes pas si tu kickes pas avec la folie d’ « Ombre est lumière »
Ma technique de l’homme ivre, te mystifie comme un Twix
Si t’a cette dédicace t’es peut-être un homme libre.
Et toi, le journaliste zélé ou l’agitateur de droite
Tu veux critiquer le rap ? Écoute du rap, aime le rap
Devient légitime
Sinon tes propos n’auront pas plus de poids qu’un 30 carats à 10 centimes.
Au fait la culture Française aime qu’on lui fasse l’amour
S’tu veux j’peux faire semblant d’kiffer Aznavour
Et tous ces auteurs blancs qui se reniflent l’anus
En vrai j’prends plus de claques en une soirée sur Rapgenius.
Pour naître sous le signe de l’hexagone, faut d’jà passer l’examen
Et devenir légitime quitte à se couper les deux mains
Les rappeurs qu’on apprécie font de la putain de chanson française
Les loups sont entrés dans Paris, qu’ils se mettent à l’aise.
N’en déplaise aux chroniqueurs cramés dans leur p’tit écran
Les grands auteurs de l’époque sont coiffés comme des footballeurs
Fuck off si ça t’met à cran ! Remet ta Rolex à l’heure
Ou fait crari qu’tu comprends wesh téma le coup de vieux qu’tu prends.
Minot j’étais miné qu’on me dise : rap = mode
Désolé d’entendre que le sample était du vol
J’étais désolé pour vous, bande de fous, bande de vieux
Achetez-vous des oreilles ou bien ouvrez les yeux.
J’voulais que le rap, pas la vie qui va avec
Pas trembler pour des tremplins, finir trempé, y avait sonne-per, c’était trop bien.
Pas suer comme un fennec, merci pour rien
Tu raques pour jouer, tu finis sec pour faire le plein.
Dicave les clips, éclipse la com’ il reste que dalle,
j’ai pas le délire, j’dois être trop ieuv, j’écris des textes, pas des punchlines
J’te donne mon âme, fais-en des vues, quand je brûle une vie pour faire du vent
Tu veux des fleurs, va au cimetière, tu cries sans thème et c’est navrant.
Je suis navré, j’ai pas d’nessbi, plutôt crever
Je fais le crevard pour ton graveur, j’étais rêveur, ça m’a gavé
Des anecdotes, des années de clopes, des synecdoques, décennie glauque
Mais j’ai mon froc et un peu de fric, j’suis pas une loque et ça m’suffit.
Je suis dans le verbe pas dans l’image
Pas dans le clash mais ça me démange… dommage
Des magiciens des mots j’en croise, pas tant que ça, pardon de faire le rabat-joie
Tony Montana c’est bien mais j’connaissais déjà.
Je vous regarde faire les guignols pour une place au soleil
Moi j’aimerai juste garer ma bagnole à l’ombre
A un jet de pierre des projecteurs la mort veille
Le rap est fier mais ses merveilles ont l’air sombre.
Qu’est-ce qu’ils font la gueule pour des millionnaires
Des mâles avec des demis-molles te demandent de mettre la main en l’air
Des bicraveurs, des ienclis, des portefeuilles bien remplis
Moi j’porte le deuil des amplis et j’péta l’rhum d’Orelsan avec Sooolem à l’Oasis.
Allez j’rigole en vrai j’m’en cogne, qu’on dégage les codes
Mais soit t’écris soit tu tricotes, soit quelqu’un s’y colle
Tu vends de la dope ou du hip-hop, c’est la même pop
A mon époque on appelait ça « rap-r’n’b non-stop ».
Flamenco Sketches, Elegant Gypsy, la potion des bitches.
Ma passion ?… le vrai son, pas les Bee Gees
Le rap m’a fait kiffer le jazz, le funk et le punk-rock
Le hip-hop, flirte avec le meurtre et les grosses grattes, mon pote.
A l’époque c’était le son de la différence
Fallait créer des inférences pour griller toutes les références
La première fois qu’j’ai / entendu « Bonnie & Clyde » j’ai/
Eu l’impression d’être le pote de Jimmy Jay.
Pour moi les synthés c’était péché
Fallait sampler sans patienter quitte à s’en ruiner la santé
Kiffe les boucles sans variantes, rien à battre des têtes de ventes
Les beats qui tapent dans le bas ventre, activité vicariante.
Représente : pour celles et ceux qui ont plus de 30, pas de gros mots
pour ceux qui doivent rentrer le ventre sur la photo promo
La vie est un chien femelle et puis tu meurs, c’est une certitude
Donc je fais comme NTM dans Rapattitude…
[Sample]
« Je rappe! »
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9. |
le chemin du retour
03:50
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[Couplet]
Le chemin du retour... seul à part les phares autour
L'allée à rebours, les jambes lourdes
Les écouteurs comme une gourde, un Mobb Deep ou un Godspeed
Dans les esgourdes, l'humeur un peu morbide.
Les passants sont comme des corps vides et je les évite
Je titube un peu p't'être mais je marche vite
Après le concert, après les verres qui ne craignent pas le calcaire
En clair, c'est la nuit qui me récupère.
C'est dingue ce que cette rue grimpe
J'avance à deux pas de la crampe, mais la vie est simple
Ce calme est malhonnête
Pas celui de la ville mais celui de ma tête.
Cette paix maintenue par des baïonnettes c'est suspect
J'essaie de tenir la ligne droite, à l'heure où la ruse paie
C'est le retour au calme qui me tape sur le système
Une étape et je pisse contre un vieux chêne.
Je presse le pas, le ciel est dégagé mais on pèle
J'ai déjà perdu l'effet de la chaleur humaine
Des mondes refaits, des quelques débats sans appel
C'est toujours le comptoir qui gagne, que ceux qui l'ignorent l'apprennent.
Y a des amitiés en friches, des vérités qui sentent les frites
Et ceux qui t'appellent « mon frère » souvent les plus hypocrites
SOMA Crew jamais loin, on est plein et on est lourds
Et puis va te faire empailler si t'aimes pas notre humour.
Sur le chemin du retour... j'ai croisé sonne-per
Enfin je crois, enfin j'espère...
Quelques caméra mises à part qui n'ont que ça à faire
Monsieur le maire intérimaire, t'occupes pas de mes affaires !
Un réverbère clignote comme un stroboscope
Une vago me dépasse, bifurque et grille un stop
ça m 'éveille de ma rêverie, me rappelle mes avaries
Je crari que je marche droit, je parie que ça marche pas.
Je traverse la place des Jacobins comme un désert de sable
Sans horizon sans Oasis au loin, pas même un banc ou un arbre
Un gars me charre donc je tombe le casque
Ma face marque l'impasse mais il se colle à mes basques.
Taxage en règle, une clope et du feu mais il décarre pas
Avec sa gueule à venir des Carpates, ravagé par la vie et la rue
Un type seul qui veut causer c'est vu et revu
Je dois avoir une ganache de premier venu.
Je presse le pas, j'aime pas ce que la solitude m 'évoque
J'ai résolu des trucs, révolu quelques époques
Quand tu marches pour ne rien retrouver, que la pillave au frigo
Tu coures pas pour rentrer, tu baisses jamais le rideau
Et tu baisses les bras dès que le monde vacille
Aujourd'hui dans mes bras, y a le sommeille de ma fille
Luis Sepulveda, une mouette et un chat
Un jour Afortunada, je t'apprendrai à voler.
[Outro]
Luis Sepulveda, une mouette et un chat
Un jour Afortunada, je t'apprendrai à voler.
… Mais pour ça je dois rentrer.
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10. |
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[Refrain : Malaad Roy]
See how they gather after the crimson tide
Has claimed the names of our heros,
I Lay in my bed, trynna clear my head...
In vain
[Couplet : Monsieur Saï]
Pas dans mes pompes j’ai les pieds dans une flaque
Chaussettes mouillées et mes durillons craquent
Comme une bête qu’on traque, je trinque dans le cosmos
Craque mes os, perd un peu de mousse
La gueule à l’envers je tiens tête à l’enfer
Dans mon lit de pierre je n’ai plus rien à faire
Le goùt de l’effort est au fond de ma poche
Demain n’est pas assez proche
J’ai bouffé la terre c’est la faute à Voltaire
Mon cul sur le sol c’est la faute à l’alcool
J’ai semé les flics et récolté du vent
Je viens de comprendre la fuite en avant
Pluie de jouvence, tombe sur ma peau
Donne-moi la force de trouver le repos
Regarde le monde j’ai des envies vulgaires
Le chant des cafards continue comme la guerre
Nuit sans étoile contemple un champ de ruine
Deux tabourets de bar qui se regardent de travers
Le son que j’écoute est fait d’anciennes runes
Sur le départ j’attends que tombe l’averse
Tombe la sentence, tombe l’empire
J’attends que la nuit me transforme en vampire
Ouvre ma gueule, mets la tête dedans
Comme des relents de coup de latte dans les dents
Le monde est violent, le noir les horreurs
J’vis pas dans la peur, je vis dans l’attente
La vie est une fête et j’organise l’after
Le ciel fait tomber l’oxygène des Atlantes
Hélium liquide ça coule dans mes artères
Le cœur dans la glotte et les deux pieds sur terre
Prodigy n’est plus, MCA n’est plus là
J’me casse sur ma planète j’ai plus rien à foutre là
Regarde mes mains, regarde mes doigts
Je tiens des crayons je nettoie pas des AK
Coupe-moi les bras et perds-moi dans la brousse
Plus grand-chose d’humain sauf la barbe qui pousse
Certains matins la vie n’est pas si garce
Mon sens de l’humour est un abcès qu’on perce
Après mon décès j’ai décidé la farce :
Brûlez ma carcasse au milieu d’un averse.
[Refrain : Malaad Roy]
See how they gather after the crimson tide
Has claimed the names of our heros,
I Lay in my bed, trynna clear my head...
In vain
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Mauvais Sang Le Mans, France
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