We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

sang d'encre [MS001]

by Monsieur Saï

/
  • Streaming + Download

    Includes high-quality download in MP3, FLAC and more. Paying supporters also get unlimited streaming via the free Bandcamp app.
    Purchasable with gift card

      name your price

     

  • Record/Vinyl + Digital Album

    Vinyl limited edition.

    Includes unlimited streaming of sang d'encre [MS001] via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    ships out within 7 days
    edition of 100 

      €15 EUR or more 

     

  • Compact Disc (CD) + Digital Album

    CD - digifile

    Includes unlimited streaming of sang d'encre [MS001] via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    ships out within 15 days

      €10 EUR or more 

     

  • Le 4e album de Monsieur Saï "Sang d'encre" en vinyle et le premier EP éponyme de Drache en CD

    Includes unlimited streaming of sang d'encre [MS001] via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    ships out within 7 days

      €20 EUR or more 

     

  • Drache "Drache"
    EP 7 titres
    Monsieur "Sang d'encre"
    Album 10 titres
    Produit par Monsieur Connard
    Feat N3O, La Main Gauche, Malaad Roy

    Includes unlimited streaming of sang d'encre [MS001] via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    ships out within 7 days

      €15 EUR or more 

     

1.
[Couplet] Tricard dans les SMAC et number one dans les squats C’était pas gagné pour être intermittent du pestacle J’prenais la tête sur des principes qui participent à la débacle Quand je serai grand je serai mort et j’en aurai plus rien à battre. Tu remplis pas de stades avec l’accent de la Sarthe Et tu fais pas de thune en agissant de la sorte Quelques biffetons certes, je me plains pas de mon sort Je me fous des cases et des cercles, alternatifs et consort. Je remplis les salles de concert avec ce nouveau costume Depuis que je tourne un hologramme pour jouer mon album posthume Dire que j’ai galéré 10 ans qu’ils suffisait d’y penser Le succès c’est super simple si t’as pas peur d’y passer Depuis que je suis décédé, j’vends dix fois plus de vinyles, Des rimes faciles, de Cds à des ados juvéniles Les internettes ont vus les RIP et les hommages se succéder On aime les gens après leur mort, tu connais le procédé. J’étais trop ou pas asse radical, trop ou pas asse hardcore Pas assez rentable, trop expérimental et que sais-je encore Avant mon son était chelou maintenant j’suis révolutionnaire Avant mes phrases étaient trop longues maintenant j’suis visionnaire. Avant j’étais pas bankable, j’étais seulement bancal Attablé au bar local comme un poisson dans son bocal J’suis pas fier de tous mes sons je dis pas ça amèrement J’ai peut-être fait de la merde mais je l’ai fait honnêtement. Je me suis jamais vu faire autre chose, aussi loin que je me souvienne Le jeu de minot était devenu mon oxygène J’avais commencé si jeune que c’était dans mes gènes Les jobs étaient des gênes temporaires, anxiogènes mais alimentaires Et puis le temporaire devient permanent J’étais le citoyen parfait tu sais celui qui serre les dents Qui dit « j’veux pas le faire » mais qui enfile les gants J’ai pas vécu de mon rap… j’ai vécu mon rap. J’ai fait des affiches un peu classe, partagé quelques belles scènes Parce que les privilèges de race existent aussi dans le rap game Quand tu dis « j’aime pas trop le rap mais toi c’est différent » En vérité j’entends : « on t’apprécie parce que t’es blanc » J’ai sans doute loupé le coche et suis resté sur la touche Mais j’ai gardé ma dignité et ciao les racistes de gauche. Mais un cadavre qui parle ça génère de l’argent L’indifférence devient de l’intérêt, la mort excite les gens. On s’est crachés dessus de face mais c’est oublié depuis Et les rancunes deviennent des traces de craie sous la pluie Tu sais clamser t’inscrit direct dans le rang des braves Donc tous les magazines pacaves on commencé à kiffer grave Tout ceux qui snobaient ma révolte parce qu’elle était pas assez cool Pas assez parisienne, pas assez tatouée, pas assez grosse bamboule Tout ceux qui me faisaient gerber veulent me déposer une gerbe Et toutes les petites putes de hipster se mettent à fantasmer sur ma b-b-b-b-barbe ! Tricard de mon vivant Rappeur de mauvaise, un à zéro pour le moulin à vent. En vrai je me faisais vieux, ou plutôt je me sentais vieux Face aux Mcs qui portent du slim j’étais décalé d’entrée de jeu. Recalé dès le début du paragraphe J’ai mordu le Léviathan mais la tâche est trop ardue Ma carrière entière se résume à mon épitaphe : « Celui qui se tire des balles dans le pied risque la balle perdue ».
2.
Parano ? je sais pas... mais j’suis pas rassuré Un sang d’encre, globules noirs, mes veines vont se fissurer Mes semblables, sont logés comme des êtres inférieurs Ouais sans blague : ministère d’la menace intérieur. Pedigree d’sac à merde, parles-en à Gérard Collomb Qui construit la colère comme une demeure de colon Du rouge sur le drapeau du sang sur le territoire Des migrants, des Zadistes, et d’grands projets dérisoires. Prend pas le train, c’est grève ! à Notre-Dame prend l’avion Écrase-toi, ta start-up, ta carrière, ta nation Tes cotises transformées en putains d’charges patronales T’auras plus qu’à crever quand ils fermeront l’hôpital. [Refrain] Des rivières de rancune se jettent dans l’océan Les rizières, les lagunes, des montagnes, de néant Et ta proie met les bouts à portée de ton bras Mais tu crois qu’on sera où quand la bombe tombera ? Un système qui produit, qui détruit, qui survit S’entretient en roue libre, capitalise sur ta vie Tes arrêts maladie, ton burn-out, ton suicide Tes enfants sans avenir, mais surtout reste impassible. Y a Ruquier, Hannouna pour ânonner des trucs nazes Pour bêler comme des truies, t’agresser sans trucage Et tu danses toute la nuit et tu danses c’est gravos C’est la droite, c’est la gauche… t’es d’vant Roland Garros [Refrain] Donald Trump, Kim Jong Un et Macron sur un radeau Blague de merde y a pas de chute, c’est ton salon qui prend l’eau Tes poumons qui étouffent, ça doit être ça le ruissellement Demande à la poussière : le monde entier rit salement J’suis perdu, sincèrement, j’sais plus à qui je m’adresse J’suis un mec, je suis blanc, je sais même plus qui j’oppresse Mais rien n’presse, reste tranquille, j’te jure que le monde est lent Je sais qu’il faut sauter mais j’ai pas pris mon élan.
3.
[Intro] Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout Parce que je sais que le mal est partout… Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout Parce que je sais que le mal est partout… Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout Parce que je sais que le mal est partout… Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout Parce que je sais que le mal est partout… [Refrain 1] J’ai pas de plan d’évasion convaincant Avec mon clan, évasif, en vase clos En rase campagne ou en ville gros, j’garde mon accent Reclus comme Élysée j’écoute du saxo… J’ai pas de plan d’évasion convaincant Wu-tang-clan, évasif, en vase clos Je recouvre mon corps de couvertures de frissons Reclus comme Elysée j’écoute du son [Couplet] Il ressemble à l’orage au mois d’août Je l’ai appelé Gino, je te présente mon burn out Il aurait pu s’appeler Georges ou Jean, en fait j’en ai rien à foutre Gino m’a coupé les jambes… outch ! Maintenant je marche sur les mains, je vais nulle part Javelot dans le torse, j’avale des pilules Je rase mon pelage du crâne, cours des km, brûle la cellulite, Gino me mets dans une cellule. Il ressemble à la neige en Février, Mal placé, verglacé, Gino m’a fait vriller Y a plus de couronne je suis le roi de rien j’ai eu la fève… riez Sur les lèvres, dans mes veines, de l’encre, criez ! J’ai dis « va crever » à Gino, il m’a dit « toi d’abord » J’ai pas su quoi répondre, à part : « Gino t’as pas tort » Mais j’ai ma vie, ma fille, ma meuf, mon taf, mes trucs, tu sais… J’peux pas crever comme ça, j’ai un crédit c’est compliqué... Il ressemble au vent sans en avoir l’air Gino c’est pas ta mère, il prépare pas des tupperwares Gino rempli ton verre et vide des boites de clous dans ton plumard Mais tu t’en rends compte que plus tard, quand tu crois qu’t’as plus mal Gino aime le chatterton Conduit comme Ayrton Sena et s’en balek si tu t’cartonnes Gino kiffe le goût du sang, ainsi que celui du café tiède, C’est désolant, ce gars fait tièp dis-je en me maudissant. à la tienne, Je m’arrime aux liens qui me tiennent, ça rime à rien, Je vide des verres, pense à la vie de Patrick Dewaere, parle à ma bière Répond au vide qui me dévore, je vis pas la vida loca J’repeint les murs de mon décor, j’évite le dédale local Les rues de la ville défilent à ma fenêtre et je suis en sécurité …tant qu’aucun humain ne sonne. J’ai dis bonjour ma vieille amie, l’obscurité Elle m’a répondu : tu sais, je n’suis l’amie de personne [Refrain 2] J’ai pas de plan d’évasion convaincant Avec mon clan, évasif, en vase clos En rase campagne ou en ville gros, j’garde mon accent Reclus comme Élysée j’écoute du saxo… J’ai pas de plan d’évasion convaincant ...évasif, en vase clos Je recouvre mon corps de couvertures de frissons Reclus comme Elysée j’écoute du son [Outro] Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout Parce que je sais que le mal est partout… Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout Parce que je sais que le mal est partout… Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout Parce que je sais que le mal est partout… Je ne suis pas de ceux qui voient le mal partout Parce que je sais que le mal est partout…
4.
valetudo 03:07
[Refrain] Ce soir ne danse pas jusqu’au bout de la nuit Ce soir n’oublie pas tes soucis Ce soir ne lève pas ta main en l’air Ne vient pas t’ambiancer sur le son des caisses-claires Ce soir ne shake pas ton booty, Vomi ta MD, move pas ton body Ce soir ne shake pas ton booty, Vomi ta MD, move pas ton body Pas de turn up Pas de turn up Pas de turn up Pas de turn up [Couplet 1] La fête est fini c’est un fait (ha bon?) c’est l’heure de la fuite les tauliers sont refaits L’humeur à la mer, fait de l’humour amèrement Ici c’est le Mans, y a pas l’océan. Secoue tes factures comme un polaroid Take a picture et danse comme un droïde C’est bizarroïde mais t’es pas ridicule Personne n’a cure des chorées radicales. T’as sorti la sape c’est super (huh) Le sourire à tomber par terre (boum) Lâche du liquide pour consommer liquide Lâche du liquide pour consommer de la poudre. (ha) Gare au coup de foudre (quoi?) T’as pas trouvé l’amour t’étais pas venu pour ça (non) Odeur de foutre (ouch!) Petite mort pas glamour mais demain ça passera. Parle de rien avec n’importe qui Bière à la main montre-nous tes canines Les mâles ont la dalle et se lèchent les babines Remuent la queue devant le cul de tes copines. (Ho!) Interactions sociales C’est comme ça qu’ça s’appelle (ha bon?) La parole est belle mais le but un peu sale Le noctambule est très patriarcal. Vous parlez jamais mais ce soir vous êtes potes Le bédo, la coke ça fait remonter ta côte Des paroles en l’air et des rires (ha!) Les lampadaires se font rare (il est tard) Le regard hagard fini par te trahir Les paroles s’égarent la drogue ou la bagarre La vérité ne vaut rien (brrra) La guerre est fini demain tu verras bien. La fête recommence ce week end (yes!) L’idée qui t’fais tenir la semaine (dur!) Le même oubli dans le même verre d’alcool Et l’hypocrisie pour te donner l’air cool. [break] Pas de turn up Pas de turn up Pas de turn up Pas de turn up [Couplet 2] La fête recommence ce week end - ouais ! L’idée qui t’fais tenir la semaine - ouais ! Le même oubli dans le même verre d’alcool Et l’hypocrisie pour te donner l’air cool. Tu quittes la routine pour une autre routine Apéro Mojito tabac dans la rétine L’air hautain ? Tout dans l’art d’avoir l’air T’as de l’or dans les mains, des dollars pour le bar. La fête est fini puis la semaine recommence Puis le week end recommence donc la fête recommence T’es refais, tu commandes, reconnais toutes les têtes Y a ton mec, y a ta meuf, y a ton ex, reconnecte. C’est malsain, pas tant que ça, les excès ? t’attends que ça ! T’entends rien ? C’est exprès ! T’es pas frais ? c’est l’ecsta ! Tu te fous du couplet t’oublies tout quand tu danses Et tu cacheras tes plaies pour pas gâcher l’ambiance Tina Turner Tina Turner Tina Turner Tina Turner [Refrain]
5.
[Couplet 1] T’as pas pris la Bastille, Jamais de la vie t’as pris le maquis avec des fourches et des faucilles C’est pas toi et tes potes qui a renversé la monarchie T’as décapité personne, merci. T’as pas bouté d’anglais dans une guerre de 100 ans C’est pas dans ta tête que la voix de dieu s’entend C’était pas toi sur le bûcher C’était pas ton corps que les flammes sont venues lécher. T’as pas perdu de membre à Verdun T’as pas gerbé ton sang dans un coin de verdure Mordu par un mortier, enterré dans ce merdier Perdu ou fusillé, t’as pas eu à déserter. T’as pas construit de tes mains les châteaux de la Loire Ni les vitraux des cathédrales, ni écrit de grimoire J’t’ai pas vu sur les photos pendant mai 68 Et quand tu chantes « on a gagné », mec, j’t’ai pas vu dans l’équipe. T’étais non plus résistant Risquant ton existence, les SS te pistant T’as pas rejoint l’armée des ombres Fait sauté des pont, t’es pas mort dans les décombres. As-tu levé le glaive contre les légions Romaines ? As-tu construit des grues pour ériger des dolmens ? As-tu posé des pigments sur les murs de Lascaut ? As-tu inventé le feu avec ton putain de drapeau ? [Refrain 1] Alors pourquoi tu dis « Nous » quand tu parles du passé ? C’est l’histoire de ton pays, toi tu fais qu’le traverser Pourquoi t’es si fier ? T’es ni Franc, ni gaulois T’es français parce que t’es juste né là [Couplet 2] J’ai pas fait la guerre pour la paix de mon âme J’ai pas massacré les hommes et violé les femmes J’ai pas traversé Byzance avec mon escouade Ni brûlé des villages en revenant des croisades. J’ai pas affrété de navire à Nantes ou à St Malo Descendu la côte Africaine remplir la cale de mon bateau J’ai pas traversé l’Atlantique avec un chargement humain Pour les vendre en Amérique comme des sacs de grain. J’ai dénoncé personne en 42, 43 Ni des juifs, ni des homos, ni des roms, comme des rats J’ai pas négocié Vichy comme une opportunité d’avancement Et à la libération j’ai pas blâmé l’occupant. J’ai pas colonisé ni volé de terres, J’ai pas découpé l’Afrique avec une règle et une équerre Ni torturé les résistants, ni endetté ces pays J’ai pas communiqué avec des mallettes ou des treillis. J’ai pas noyé d’Algérien dans les eaux croupies de la Seine J’ai pas réprimé dans le sang la commune parisienne C’est pas moi qui ai construit des bûchers pour les sorcières Ni inventé la guillotine, ni fusillé des réfractaires Est-ce que j’ai paumé Waterloo, puis mes hommes sur le front Russe ? Est-ce que j’ai accusé à tort le capitaine Dreyfus ? Est-ce que j’ai réprimé des grèves avec des armes létales ? Est-ce que j’ai tué des militants avec des armes non-létales ? [Refrain2] Alors pourquoi je dirait « Nous » quand je parle du passé ? C’est l’histoire de mon pays, moi je fais qu’le traverser Pourquoi je serait fier ? J’suis ni Franc, ni Gaulois J’suis Français ouais je suis juste né là.
6.
[Couplet 1 : Sooolem] Terminer mes devoirs pour lasser mes pompes, Enjamber la fenêtre pour prendre l'air, Envie de marcher vers ce petit lieu où je me sens bien. Mes parents me disent que les adultes s’oublient souvent et qu'ils ne souhaitent pas que plus tard, J’emprunte le même chemin. Je ne saisis pas tous ce qu'ils me disent. Moi, je veux juste me retrouver dans cette forêt à quelques lieues, non loin de chez nous, Là où les arbres m'aident à monter ma cabane, Un petit coin reculé où le calme Me fait parfois perdre la notion du temps. [Refrain x4] [Sooolem] Là où les monstres s'affrontent [Monsieur Saï] Les monstres existent, je les ai vus, ils ont les grandes jambes des adultes [Couplet 2 : Monsieur Saï] Petit garçon ne t’en va pas, regarde, la forêt danse autour de toi Ici tout est à ta taille, à portée de vue à portée de bras Attrape cette branche, goûte ce fruit, construit cette cabane, ce château fort Ne ménage pas tes efforts, remonte tes manches une fois encore Je sais que les comptines s’éloignent, que la barbe de papa devient grise Que maman est souvent triste et que les jouets parfois se brisent Tu veux grandir, tu as raison, tu veux rejoindre cet horizon Où les grandes personnes paraissent libres et à l’abri des crevaison Mais les grandes personnes trichent parce que les grandes personnes mentent Reste à la barre de ta frégate, reste un pirate, tes rêveries sont importantes Ne regarde pas devant toi, ne regarde pas derrière non plus Regarde comme cette forêt est vaste et comme tu t’es déjà perdu Regarde les branches dans la pénombre, petit garçon c’est ton monde C’est ton lance-pierre et c’est ta fronde, c’est un vrai monstre que tu affrontes Tu vas grandir ne t’en fais pas, un jour tes bras toucheront le ciel Mais tu ne seras pas plus avancé car tu n’auras plus tes ailes. [Refrain x4] [Couplet 3 : Sooolem] Les adultes, j'en serai, mais pour l'heure, je n'en sais rien ! Les adultes me fournissent mon pain quotidien Et ces adultes, c'est les miens. Comme ils me le répètent, ils ne sont juste que des terriens. Pour moi, les grands, c'est du martien. Je ne suis qu'un enfant et pour certain, un vaurien, Peut-être bien ! Je ne saisis pas comment repousse la queue du saurien ?!! Là seule chose dont je suis sur C'est que nous : la jeunesse. Elle n'est pas là pour rien ! [Refrain x4]
7.
[Couplet 1 : La Main Gauche] Accouchement dans la neige pour une jeune africaine L’espoir d’un avenir radieux pour son fils grâce à l’école républicaine Tour de manège, cabane, bisous dans le cou, bains publiques Batailles rangées, Obi-Wan Pantalon troué, la roue Pressé d’en découdre avant de prendre des coups Devinette, course poursuite, skate patin à roulette La plage, Martigues, Marseille avec les cous’ Estafettes, Paris, balade sur la petite ceinture, Solex, Peinture, Amour et eau fraîche La première ex. Quelques Taffettes Déplacement en bande complice pour affronter ce monde complexe, Légèrement éméché, Apprendre à boire sans vomir J’en avais assez d’attendre venir Je cherche le chemin perché sur les toits de la ville Je ne demandais rien à l’avenir sinon une partenaire pour bien vieillir Je marchais de biais sans même imaginer atteindre la ligne d’arrivée Drogue, alcool, et petite planche à billet Des amis ont plié, pressés d’en finir Absents omniprésents Tout ou rien, croquer à pleine dents Sans plan de secours, quitte à choquer l’assistance Je crois m’être démarqué, Les biens pensants brodent Ravis par le mode de vie d’autrui Espérant que la roue tourne à leur avantage Convaincu d’avoir de la chance J’ai pris de l’âge Mourir peu m’importe, si je meurs vivant De passage sachant qu’on m’attend au bout de même Je n’ai rien vu venir Mais content d’y être tout de même [Couplet 2 : Monsieur Saï] J'ai marché dans les rues, fais le mur et grimpé aux arbres Mon arc et mes flèches, mon épée, agrippé à mes armes J'ai gardé mon enfance comme si fallait rendre les larmes Je vivais envoûté sous un charme, j'attendais que la vie commence. J'habitais dans une antichambre, grandissais sous l'abribus Mes dents croquant l'Haribo dans mon K-way, sous les cumulonimbus Traînant mes guêtres dans ce département gris et verdâtre J'aimais pas le foot et j'étais trop keus pour apprendre à me battre. J'ai vécu l'école comme un collier de clébard, J'en prenais et j'en jetais, j'apprenais pour plus tard Dans ma tête y avait moi, le maître, et tout ce qui nous sépare Si j’étais cassé quelque part, je voulais pas qu’on me répare. Je voulais déjà partir, je voulais qu'on soit déjà plus tard, Je me suis pas vu grandir mais j’attends toujours le top départ Pourtant ma panoplie de pirate est trop petite pour moi Dans mon anorak plus de jetpack , des échardes à cause de mon sabre de bois. Putain j'ai une caisse, un job et un revenu, je suis devenu adulte et personne m'a prévenu Depuis j'ai plus que des souvenirs, voici la vérité nue, devenu vulnérable Quelques photos d'adolescence à l'appareil jetable. Ouais j'ai connu les premiers portables mais toujours l'impression de vivre sur un siège éjectable J'aurai voulu qu'on me tape sur l'épaule, ou qu'une fée vienne me pincer « he petit, tu sais, ta vie, elle est déjà commencée ».
8.
rapattitude 05:42
[Couplet] J’écris en inclusive et j’accorde comme ça me chantonne Exclue pas mes incisives du game mon rap est trop bonne J’te cause au féminin cousine te sens pas vexe mec C’est ma conjugaison qui se vaccine, j’te sens perplexe. Extermination sommaire des grammaires de baltringues Connard connaît le son de dingue qui te fais grimper à la tringle Le gringalet roulait droit, SPX 103, walkman Le son de mes dieux sans croix dans le IAWA made in Taiwan. Les années nonante dans le 7.2. Quelques boucles déconnantes sur cassettesuuu J’copie les intros qui ont la drum, la basse et les cordes Record, rewind, record, rewind, record. Précision d’expert pour éviter les cassures Si j’voulais poser mon couplet de 56 mesures Ou 57, bref, un truc trop long, mais reste encore s’te plaît… … j’ai un second couplet. J’rappais pas dans le temps mais dans le tas En détruisant la coupole la gueule dans le matelas Fils de Crao mon gars, mon micro c’est le coutelas Cliché pera, fiché caillera, c’est le chaos coupe là, écoute ça : Soit réaliste, est-ce que j’ai la gueule du type qui va signer des contrats ? T’sais quoi je suis pas sur la liste, tu me raconteras, Je serai pas là je boycotterai, mal côté dans mon bistrot, Je chanterai « Ne me quitte pas », c’est pas grave trop t’inquiète pas, Le rap est mort ? Que dalle ! Il a la grande forme Il a fait pas mal de thune, comme tout système il se réforme Mieux avant ? Pire avant ? Laisse béton les paravents Est-ce que tu fais du rap ou de la musique pour enfants ? Pour en finir enfin avec vos fin de carrières Ne kickes pas si tu kickes pas avec la folie d’ « Ombre est lumière » Ma technique de l’homme ivre, te mystifie comme un Twix Si t’a cette dédicace t’es peut-être un homme libre. Et toi, le journaliste zélé ou l’agitateur de droite Tu veux critiquer le rap ? Écoute du rap, aime le rap Devient légitime Sinon tes propos n’auront pas plus de poids qu’un 30 carats à 10 centimes. Au fait la culture Française aime qu’on lui fasse l’amour S’tu veux j’peux faire semblant d’kiffer Aznavour Et tous ces auteurs blancs qui se reniflent l’anus En vrai j’prends plus de claques en une soirée sur Rapgenius. Pour naître sous le signe de l’hexagone, faut d’jà passer l’examen Et devenir légitime quitte à se couper les deux mains Les rappeurs qu’on apprécie font de la putain de chanson française Les loups sont entrés dans Paris, qu’ils se mettent à l’aise. N’en déplaise aux chroniqueurs cramés dans leur p’tit écran Les grands auteurs de l’époque sont coiffés comme des footballeurs Fuck off si ça t’met à cran ! Remet ta Rolex à l’heure Ou fait crari qu’tu comprends wesh téma le coup de vieux qu’tu prends. Minot j’étais miné qu’on me dise : rap = mode Désolé d’entendre que le sample était du vol J’étais désolé pour vous, bande de fous, bande de vieux Achetez-vous des oreilles ou bien ouvrez les yeux. J’voulais que le rap, pas la vie qui va avec Pas trembler pour des tremplins, finir trempé, y avait sonne-per, c’était trop bien. Pas suer comme un fennec, merci pour rien Tu raques pour jouer, tu finis sec pour faire le plein. Dicave les clips, éclipse la com’ il reste que dalle, j’ai pas le délire, j’dois être trop ieuv, j’écris des textes, pas des punchlines J’te donne mon âme, fais-en des vues, quand je brûle une vie pour faire du vent Tu veux des fleurs, va au cimetière, tu cries sans thème et c’est navrant. Je suis navré, j’ai pas d’nessbi, plutôt crever Je fais le crevard pour ton graveur, j’étais rêveur, ça m’a gavé Des anecdotes, des années de clopes, des synecdoques, décennie glauque Mais j’ai mon froc et un peu de fric, j’suis pas une loque et ça m’suffit. Je suis dans le verbe pas dans l’image Pas dans le clash mais ça me démange… dommage Des magiciens des mots j’en croise, pas tant que ça, pardon de faire le rabat-joie Tony Montana c’est bien mais j’connaissais déjà. Je vous regarde faire les guignols pour une place au soleil Moi j’aimerai juste garer ma bagnole à l’ombre A un jet de pierre des projecteurs la mort veille Le rap est fier mais ses merveilles ont l’air sombre. Qu’est-ce qu’ils font la gueule pour des millionnaires Des mâles avec des demis-molles te demandent de mettre la main en l’air Des bicraveurs, des ienclis, des portefeuilles bien remplis Moi j’porte le deuil des amplis et j’péta l’rhum d’Orelsan avec Sooolem à l’Oasis. Allez j’rigole en vrai j’m’en cogne, qu’on dégage les codes Mais soit t’écris soit tu tricotes, soit quelqu’un s’y colle Tu vends de la dope ou du hip-hop, c’est la même pop A mon époque on appelait ça « rap-r’n’b non-stop ». Flamenco Sketches, Elegant Gypsy, la potion des bitches. Ma passion ?… le vrai son, pas les Bee Gees Le rap m’a fait kiffer le jazz, le funk et le punk-rock Le hip-hop, flirte avec le meurtre et les grosses grattes, mon pote. A l’époque c’était le son de la différence Fallait créer des inférences pour griller toutes les références La première fois qu’j’ai / entendu « Bonnie & Clyde » j’ai/ Eu l’impression d’être le pote de Jimmy Jay. Pour moi les synthés c’était péché Fallait sampler sans patienter quitte à s’en ruiner la santé Kiffe les boucles sans variantes, rien à battre des têtes de ventes Les beats qui tapent dans le bas ventre, activité vicariante. Représente : pour celles et ceux qui ont plus de 30, pas de gros mots pour ceux qui doivent rentrer le ventre sur la photo promo La vie est un chien femelle et puis tu meurs, c’est une certitude Donc je fais comme NTM dans Rapattitude… [Sample] « Je rappe! »
9.
[Couplet] Le chemin du retour... seul à part les phares autour L'allée à rebours, les jambes lourdes Les écouteurs comme une gourde, un Mobb Deep ou un Godspeed Dans les esgourdes, l'humeur un peu morbide. Les passants sont comme des corps vides et je les évite Je titube un peu p't'être mais je marche vite Après le concert, après les verres qui ne craignent pas le calcaire En clair, c'est la nuit qui me récupère. C'est dingue ce que cette rue grimpe J'avance à deux pas de la crampe, mais la vie est simple Ce calme est malhonnête Pas celui de la ville mais celui de ma tête. Cette paix maintenue par des baïonnettes c'est suspect J'essaie de tenir la ligne droite, à l'heure où la ruse paie C'est le retour au calme qui me tape sur le système Une étape et je pisse contre un vieux chêne. Je presse le pas, le ciel est dégagé mais on pèle J'ai déjà perdu l'effet de la chaleur humaine Des mondes refaits, des quelques débats sans appel C'est toujours le comptoir qui gagne, que ceux qui l'ignorent l'apprennent. Y a des amitiés en friches, des vérités qui sentent les frites Et ceux qui t'appellent « mon frère » souvent les plus hypocrites SOMA Crew jamais loin, on est plein et on est lourds Et puis va te faire empailler si t'aimes pas notre humour. Sur le chemin du retour... j'ai croisé sonne-per Enfin je crois, enfin j'espère... Quelques caméra mises à part qui n'ont que ça à faire Monsieur le maire intérimaire, t'occupes pas de mes affaires ! Un réverbère clignote comme un stroboscope Une vago me dépasse, bifurque et grille un stop ça m 'éveille de ma rêverie, me rappelle mes avaries Je crari que je marche droit, je parie que ça marche pas. Je traverse la place des Jacobins comme un désert de sable Sans horizon sans Oasis au loin, pas même un banc ou un arbre Un gars me charre donc je tombe le casque Ma face marque l'impasse mais il se colle à mes basques. Taxage en règle, une clope et du feu mais il décarre pas Avec sa gueule à venir des Carpates, ravagé par la vie et la rue Un type seul qui veut causer c'est vu et revu Je dois avoir une ganache de premier venu. Je presse le pas, j'aime pas ce que la solitude m 'évoque J'ai résolu des trucs, révolu quelques époques Quand tu marches pour ne rien retrouver, que la pillave au frigo Tu coures pas pour rentrer, tu baisses jamais le rideau Et tu baisses les bras dès que le monde vacille Aujourd'hui dans mes bras, y a le sommeille de ma fille Luis Sepulveda, une mouette et un chat Un jour Afortunada, je t'apprendrai à voler. [Outro] Luis Sepulveda, une mouette et un chat Un jour Afortunada, je t'apprendrai à voler. … Mais pour ça je dois rentrer.
10.
[Refrain : Malaad Roy] See how they gather after the crimson tide Has claimed the names of our heros, I Lay in my bed, trynna clear my head... In vain [Couplet : Monsieur Saï] Pas dans mes pompes j’ai les pieds dans une flaque Chaussettes mouillées et mes durillons craquent Comme une bête qu’on traque, je trinque dans le cosmos Craque mes os, perd un peu de mousse La gueule à l’envers je tiens tête à l’enfer Dans mon lit de pierre je n’ai plus rien à faire Le goùt de l’effort est au fond de ma poche Demain n’est pas assez proche J’ai bouffé la terre c’est la faute à Voltaire Mon cul sur le sol c’est la faute à l’alcool J’ai semé les flics et récolté du vent Je viens de comprendre la fuite en avant Pluie de jouvence, tombe sur ma peau Donne-moi la force de trouver le repos Regarde le monde j’ai des envies vulgaires Le chant des cafards continue comme la guerre Nuit sans étoile contemple un champ de ruine Deux tabourets de bar qui se regardent de travers Le son que j’écoute est fait d’anciennes runes Sur le départ j’attends que tombe l’averse Tombe la sentence, tombe l’empire J’attends que la nuit me transforme en vampire Ouvre ma gueule, mets la tête dedans Comme des relents de coup de latte dans les dents Le monde est violent, le noir les horreurs J’vis pas dans la peur, je vis dans l’attente La vie est une fête et j’organise l’after Le ciel fait tomber l’oxygène des Atlantes Hélium liquide ça coule dans mes artères Le cœur dans la glotte et les deux pieds sur terre Prodigy n’est plus, MCA n’est plus là J’me casse sur ma planète j’ai plus rien à foutre là Regarde mes mains, regarde mes doigts Je tiens des crayons je nettoie pas des AK Coupe-moi les bras et perds-moi dans la brousse Plus grand-chose d’humain sauf la barbe qui pousse Certains matins la vie n’est pas si garce Mon sens de l’humour est un abcès qu’on perce Après mon décès j’ai décidé la farce : Brûlez ma carcasse au milieu d’un averse. [Refrain : Malaad Roy] See how they gather after the crimson tide Has claimed the names of our heros, I Lay in my bed, trynna clear my head... In vain

about

"Sang d'encre" est l'album posthume d'un mec vivant, d'un mec qui regarde le game depuis plus de 10 ans sans jamais vraiment mettre le pied dedans. Dans cet album, Monsieur Saï retrace une vie faite de rap et de convictions et fait le bilan d'une carrière qui n'en est pas vraiment une.

C'est le Suisse Monsieur Connard (L'Axe du Mal) qui a intégralement réalisé et mixé l'album. Les beats sont en équilibre entre une trap minimaliste et un cloudrap stratosphérique.
Loin des envolées noises des précédents albums du MC manceau, Monsieur Connard, ainsi que Nest du duo N3O sur un titre et Malaad Roy pour une ultime ballade, ont confectionné un écrin de coton pour les mots du MC.

Le changement d'ambiance est radical et permet à Monsieur Saï de se concentrer sur le texte et le flow. Il revendique cette volonté d'aller à l'essentiel, avec l'humour grinçant dont il fait preuve en concert et une précision rythmique nouvelle.

Le micro est partagé avec Sooolem, deuxième moitié de N3O et collaborateur régulier de Monsieur Saï, La Main Gauche du collectif parisien Dezordr et Malaad Roy, aussi connu sous le pseudonyme STRWHR et membre du groupe Bienveillance.

Clip "Et tu crois qu'on sera où quand la bombe tombera ?" : www.youtube.com/watch?v=1abXC0pZsis

Les liens sont par ici :
Monsieur Connard : axedumal.bandcamp.com
N3O : somaprod.bandcamp.com/album/soma003-ballades-humaines
La Main Gauche : dezordrrecords.bandcamp.com/album/ni-le-m-me-ni-un-autre
Malaad Roy : www.malaadroy.fr

credits

released January 8, 2020

produit par Monsieur Connard
sauf n°6 par Nest (N3O)
et n°10 par Malaad Roy, Saï et Connard

mixé par Monsieur Connard
masterisé par Pascal Boudet au studio Head-Sign

license

all rights reserved

tags

about

Mauvais Sang Le Mans, France

Label familial né au Mans qui propose des disques de rap mais pas que.
Toute la musique au format numérique est à prix libre.
Since 2020.

contact / help

Contact Mauvais Sang

Streaming and
Download help

Redeem code

Report this album or account

If you like sang d'encre [MS001], you may also like: